Citation de la semaine

« Les langues ont toujours du venin à répandre. », Molière, Tartuffe

dimanche 24 février 2013

5ème4/5ème5 : séance 5 - les critiques du Roman de Renart

Séance 5 : Les critiques du roman de Renart

Textes-support : 
Renart pélerin et Au chevet du roi Noble

Les auteurs du Roman de Renart critiquent beaucoup d'aspect de la société française de leur époque : dans Renart pélerin (Manuel p. 164), l'auteur de la branche critique les religieux hypocrites qui se cachent derrière la religion pour profiter des autres. 

Dans Au chevet du roi Noble (manuel p. 162-3), on trouve à la fois une critique des médecins trompeurs (à travers le personnage de Renart qui les représente) et une moquerie de l'attitude égoïste du roi (son goût de la richesse, on l'a vu, est aussi critiquée dans Le jugement de Renart). On peut aussi remarquer la lâcheté des barons qui préfèrent attraper Ysengrin plutôt que de chercher à raisonner le roi qui avait demandé la peau du loup comme remède à sa maladie, sur le conseil du goupil.

dimanche 17 février 2013

5ème4/5ème5 - Séance 4 "Les dialogues dans le Roman de Renart"

Séance 4 : Les dialogues dans le Roman de Renart

La fonction des dialogues dans le Roman de Renart est particulière : d'une part ce sont des animaux qui parlent, et cela contribue à l'humanisation des personnages, à la parodie de la société du Moyen Âge : dans la branche "Renart chez Dame Hersent", les dialogues sont une parodie des rapports courtois. En effet,  en faisant la cour à Dame Hersent, femme du "baron" Ysengrin, Renart apparaît dans la position du troubadour qui, par ses mots, cherche à obtenir le coeur de la dame d'un seigneur.

Ils servent fréquemment à illustrer l'intelligence de Renart, sa ruse, sa capacité à utiliser le langage comme un outil de persuasion : c'est grâce au dialogue qu'il parvient à convaincre Dame Hersent de venir dans ses bras. Dans une autre branche, c'est encore par le dialogue qu'il convainc le loup Ysengrin de pêcher dans un lac gelé en plein hiver avec sa queue, avant de le tromper. 

4ème3/4ème4 - Séance 5 "Le dilemme cornélien"

Textes-supports : Acte I, scène 6 / Acte III scène 4

On appelle proverbialement "dilemme cornélien" une situation dans laquelle on doit choisir entre deux désirs, deux nécessités contradictoires. Dans Le Cid, nous avons vu la première manifestation de ce dilemme dans les stances de Rodrigue (Acte I, scène 6) où le personnage doit choisir entre l'honneur (venger son père en tuant le Comte) et l'amour (refuser le duel dans l'espoir d'épouser Chimène). Il choisit la première solution en dépassant ainsi l'alternative : en plus d'être un outrage à son père, le refus du duel le rendrait lâche aux yeux de Chimène, il choisit par conséquent de défier le Comte.

La seconde manifestation du dilemme cornélien est à la scène 4 de l'acte III, lors de la rencontre entre Rodrigue et Chimène (la première de la pièce, assez tard dans l'intrigue). Ici, l'héroïne doit choisir entre la mort de Rodrigue (que celui-ci lui propose pour sauver la réputation de Chimène) et le fait de lui laisser la vie sauve ( ce qui est censé la déshonorer). Elle choisit cette seconde solution en demandant à Rodrigue de fuir sans être remarqué. Pour elle, ne pas tuer Rodrigue en montrant sa magnanimité rehaussera, au contraire, son honneur. 

dimanche 10 février 2013

4ème3/4ème4 - Séquence 4, Séance 4 "Qu'est-ce qu'un monologue" (partie 1)

Après avoir étudié en cours les stances de Rodrigue (ActeI, scène 6), nous étudierons un autre monologue: celui de Don Diègue après le soufflet du Comte. C'est l'un des plus célèbre passage du Cid et il nous servira de base à l'étude du monologue tragique. A titre de comparaison, nous verrons dans le même cours un monologue comique, lui aussi tiré du théâtre du XVIIème siècle : il s'agit du monologue d'Harpagon, personnage principal de la pièce de Molière intitulée "L'Avare" et que nous étudierons plus tard dans l'année. 

Voici les extraits respectifs des monologues de Don Diègue (Cid, Acte I, scène 4)...


...et d'Harpagon (joué par Louis de Funès). La scène se situe juste après que le personnage - déjà maladivement avare depuis le début de la pièce - s'aperçoit qu'on lui a dérobé sa fortune : 


(Le monologue commence immédiatement et s'achève à 2 minutes 51). 

mardi 5 février 2013

5ème4/5ème5 - Séquence 4, Séance 3 "Le Roman de Renart, une introduction

Séance 3 "Le Roman de Renart, une introduction"

         Les récits comiques les plus populaires de tout le Moyen Age furent les histoires racontées dans le Roman de Renart. Comme les fabliaux, il s'agit d'histoires racontant les défauts de la société humaine, mais cette fois-ci à travers des animaux aux traits humanisés. Le Roman de Renart est un ensemble d'histoires dues à plusieurs auteurs - la plupart anonymes - et inspirées par un texte médiéval latin (Ysengrinus) racontant les aventures de Renart et du loup.

       Les histoires étaient appelées "branches" car elles fonctionnaient en "arborescence" autour d'un "tronc" commun, connu des auditeurs : les personnages (Renart, le loup Ysengrin, mais aussi le lion Noble, le chat Tibert, la louve Hersant, etc...) et leurs caractères, sont toujours les mêmes ainsi que leurs relations et chaque branche fonctionne comme une série ou un épisode de feuilleton apportant de nouvelles aventures des personnages.


4ème3/4ème4 - Séquence 4, Séance 3 "les composantes d'un texte théâtral"

Séance 3:  "Les composantes d'un texte théâtral : l'exemple du Cid"

Un texte théâtral est constitué d'échanges entre les personnages : les échanges très courts s'appellent des stichomythies (cf. Acte 2, scène 2, le face-à-face entre Rodrigue et le Comte) et les longues prises de paroles s'appellent des tirades. Plus rarement, un personnage s'exprime seul sur scène, en général longuement : on appelle cela un monologue (Acte 1, scène 6, les "stances" de Rodrigue).

L'organisation du texte théâtral est structurée : à l'exposition (qui se prolonge généralement au-delà de la scène d'exposition proprement dite, dans tout l'Acte 1 même si l'action a déjà commencé) se succèdent des péripéties liées autour du noeud de l'action, c'est-à-dire du moment où convergent les intérêts des personnages. Le dernier acte (Acte 3 pour certaines comédies courtes, Acte 5 pour la tragédie, la tragi-comédie cornélienne et les grandes comédies) correspond au dénouement. Lorsque un évènement surprenant, inattendu, vient résoudre les problèmes, on parle de "Deux ex machina".